Passage Delanos
Le Passage Delanos (du
nom du propriétaire du lieu) est situé dans le Xème arrondissement de Paris.
D'une longueur de 118 m et d'une largeur de 2.5 m, il débute au 148 rue du
faubourg-Saint-Denis et se termine au 25 rue d'Alsace. La porte cochère qui
marque son entrée rue du faubourg-Saint-Denis est surmonté d'une tête de vache,
souvenir de la présence dans ce passage d'une "vacherie " où les
habitants du quartier venaient s'approvisionner en lait frais. Ce curieux passage est constitué d'une enfilade de trois
cours successives de forme rectangulaire. Les deux premières sont
perpendiculaires à la rue du faubourg-Saint-Denis et la troisième est
positionnée en T. Cette dernière cour disposait, jusqu'à ces dernières années
d'une sortie rue d'Alsace par un escalier aboutissant tout près des escaliers
reliant à la gare de l'Est toute proche. Ce passage malgré sa rénovation
récente a gardé tous son charme désuet !!! Lorsque l'on traverse ces trois
cours on retrouve l'âme de ce Paris d'autrefois, aujourd'hui à tout jamais
disparu ...
Les vacheries
parisiennes : Au XIXe siècle, et même encore au XXe siècle, Paris et sa banlieue
abritaient un grand nombre de vacheries dont les propriétaires n'étaient jamais
bien riches. Ces vacheries étaient encadrées par la réglementation sur les établissements
classés insalubres, au même titre que les abattoirs, les clos d'équarrissage et
les industries chimiques etc. En 1886, on dénombrait 464 établissements
laitiers, ou “vacheries” dans la capitale française, et 612 dans les faubourgs.
En 1887 on dénombrait 6850 vaches reparties dans quelques 490 vacheries
dans Paris qui fournissaient pas moins de 575.000 litres de lait frais aux
parisiens !!! "La demande de lait a commencé à se développer au début du
XIXe siècle, grâce à la mode du café au lait" précise Pierre Boisard dans
"Mémoires lactées", mais le problème est que le lait ne pouvant être
transporté de la campagne à Paris sans tourner, il a fallu créer, à Paris, des
vacheries où étaient nourries des vaches à lait. Ainsi la traite du matin
pouvait rapidement être distribuée alentour. Il va s'en dire que cette vente de
lait cru, n'était pas sans danger pour le consommateur surtout lorsque l'on
sait qu'à cette époque 10 à 50% du cheptel bovin était tuberculeux, à cela
s'ajoutait la malpropreté des étables, et le manque total d'hygiène total lors
de la traite et du stockage du lait !!! Ces pauvres vaches ne quittaient leurs
étables que pour être conduites aux abattoirs. Ces vaches de réformes ne
servaient guère que pour la confection de saucisse (nom donné par les bouchers
à une vache maigre) et de saucisson.
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